Les nouveaux rythmes scolaires font énormément parler d’eux et – élections municipales, difficultés de mise en oeuvre et instrumentalisation politicienne aidant- cela n’est pas terminé.
Pour autant, l’appellation est inexacte, surtout elle ne rend pas compte de l’essentiel : pour le bien des enfants, il faut rendre cohérente la complémentarité des temps éducatifs.
« 1, 2, 3, gardez le rythme… » chantent les ramoneurs sur les toits de Londres dans Mary Poppins.
C’est ce même refrain qu’il faudrait reprendre en chœur sur chaque territoire. En effet, la question n’est pas seulement de remettre des heures de classes le mercredi matin, mais bien d’articuler tous les temps et de construire des rythmes qui soient le plus en phase possible avec les besoins et les capacités des enfants qui vont les vivre.
Or, si les chronobiologistes ne sont pas unanimes, ils mettent en évidence tout de même, un certain nombre de points communs qu’il s’agit ensuite de traduire dans l’aménagement du calendrier et des emplois du temps.
Le premier point est, bien entendu, la préférence pour les 9 demi-journées de classe (voire 10 avec mercredi et samedi matin) pour au moins deux raisons :
le trop grand nombre d’heures de classe réparties sur trop peu de jours en France et le fait que la coupure d’une seule journée ne permette pas le changement de rythme, donc le repos.
Le second point concerne les périodes de concentration propices aux apprentissages nouveaux, à la concentration et à la mobilisation des aptitudes cognitives. Celles-ci se situent essentiellement le matin et en fin d’après-midi. Des horaires à prendre en compte, certes pour les nouvelles acquisitions scolaires mais aussi, pour les autres contenus éducatifs.
À ces deux affirmations fortes, il faut en ajouter deux autres qui semblent couler de source mais qu’il n’est pas inutile de rappeler :
– tous les enfants ne sont pas identiques. L’âge a ainsi une influence importante sur leurs rapports au temps. Or, si l’on imagine facilement la différence entre un enfant de 5 ans et un adolescent de 15, on oublie facilement qu’entre un enfant de 6 ans né en janvier ou en décembre, il y a pratiquement un an d’écart soit un sixième de leur existence.
– Les temps de concentration dépendent de l’horaire, de la durée et de l’âge de l’enfant, mais aussi de l’alternance des modes de stimulation. Les tâches répétitives lassent plus que la succession de sollicitations variées.
Mettre en place des rythmes adaptés ne se résume donc pas à ajouter ici trois heures et à retirer là une demi-heure.
Il s’agit bien de construire des cohérences entre les activités, les intervenants, les contenus et les modes pédagogiques. Il s’agit surtout de penser le temps global de l’enfant.
Cela impose des concertations, la volonté de tous les acteurs et certainement l’évolution d’un projet qui ne saurait être partout le même, ni parfait du premier coup.
Vous pouvez télécharger le dossier complet en format pdf ici : «Questions d’Éduc» n°9