Il existe très loin de chez nous sur notre planète Terre un tout petit pays, figurant parmi les derniers dans le classement mondial du PIB, où L’État porte un projet de société engagé, visant le bonheur pour tous. Pas un bonheur nombriliste, mais un bonheur responsable qui prend en compte toutes les dimensions : bonne gouvernance, développement économique durable, protection de l’environnement, préservation de la culture traditionnelle, bien-être psychologique, santé, utilisation du temps, éducation, vitalité de la communauté, standards de vie.
L’un des enjeux est la co-responsabilité : que chacun, lorsqu’il a une envie ou un besoin de consommation ou de production soit conscient des contraintes extérieures (enjeux sociaux, environnementaux, politiques, culturels …) et décide en conscience la manière dont il va le satisfaire ou y renoncer. Ainsi des villageois ont préféré renoncer à l’électrification plutôt que les fils électriques entravent le vol des grues à col noir qui migrent chaque année en survolant leur village. Il leur reste à inventer d’autres façons d’accéder à ce confort, par des moyens respectueux du bien commun.
L’éducation a un rôle majeur à jouer dans cette prise de conscience. Le plan « éduquer pour le BNB » réinvente l’éducation nouvelle : compétences psychosociales (pensée critique, créative, éducation aux choix, gestion des émotions…), coopération (travaux en petits groupes avec entraide par les pairs, gestion des conflits par les pairs…), conseils d’enfants, débats sur des questions éthiques et socio-politiques, éducation au développement durable et aussi méditation pour favoriser l’attention à soi et aux autres et la conscience de l’interdépendance entre tous les éléments.
Inspirés par cet exemple, des associations du champ de l’éducation populaire (une association de solidarité internationale, une MJC) ont décidé de promouvoir le Bonheur Brut sur leurs territoires en Rhône-Alpes. Pourquoi pas vous ?
Laurence Druon
Photo : Pixabay CCO Public Domain