Développement professionnel, colloque inversé

L’UNSA-Éducation innove sur le fond et sur la forme en organisant un colloque inversé à l’ESPÉ de Besançon.

Le 31 janvier, l’UNSA-Éducation réunissait à l’ESPÉ de Besançon une cinquantaine de professionnels de l’éducation pour aborder un sujet encore méconnu : le développement professionnel continu.

La loi de refondation de l’École de 2013 invite en effet à passer de la formation continue au développement professionnel, appelant ainsi à un changement de paradigme. Le développement professionnel inclut une dimension de transformation des pratiques et de progressivité de maîtrise des compétences que n’inclut pas la formation continue. Les professionnels de l’éducation sont invités à réfléchir sur leur métier – seuls à leur rythme pour eux-mêmes, ou avec leurs pairs, par exemple au sein de groupes d’échanges de pratiques – et à se tenir informés des acquis de la recherche, afin de réinvestir les résultats de leur réflexion sur le terrain et de s’engager dans des projets et des démarches d’innovation pédagogique. C’est au fond un apprentissage continu permettant de développer le potentiel de la personne dans l’exercice de ses fonctions en cohérence avec ses aspirations personnelles et professionnelles.

Pour inviter les collègues présents à ce colloque à s’engager dans cette ambitieuse démarche, des méthodes permettant l’expression de l’intelligence collective ont été proposées tout au long de la journée à des professionnels enthousiastes et productifs : world café (plusieurs groupes passent de table en table et alimentent la réflexion collective), laboratoires d’analyse (une équipe pédagogique présente une expérience innovante qui est questionnée par les participants), atelier créatif avec un facilitateur graphique, photolangage. La réflexion a ainsi été élaborée tout au long de la journée avant que François Muller – auteur d’ouvrages sur le développement professionnel continu – intervienne pour tracer quelques pistes.

La journée a fourmillé d’idées et de (re)motivation pour les personnes présentes.

Quelques constats en vrac :

ce que j’apprends de mon métier : mon métier est différent de ce que je l’imaginais, j’apprends le doute, la patience ; l’écoute, la confiance
comment j’apprends à améliorer ma pratique professionnelle : en osant, en testant, en tâtonnant, en coopérant, en m’inspirant d’expériences ailleurs, en formant d’autres, par le feed-back des élèves
ce qui marche dans la formation professionnelle : les échanges entre pairs, l’ « ami critique », partir des besoins et des acquis, avoir le droit de se tromper, d’expérimenter, observer des collègues plus aguerris

et 10 bonnes idées à ramener dans son établissement :

« vis ma vie » : se mettre à la place des élèves : découvrir l’ennui, la journée fragmentée, la prégnance de l’évaluation…
noter et partager au quotidiens les (10) bonnes idées en salle des profs (et si on oubliait pas aussi de demander aux élèves et sortir de la salle des profs ?)
faire la cuisine ou jardiner à l’école c.-à-d. Faire autre chose !
se poser des questions sans réponse. Faire émerger la conscience de son incompétence
parier sur l’intelligence et la créativité du groupe : interdisciplinarité, interdegré , impliquer, donner des rôles qui permettent de considérer ce qu’on est en train de faire
donner le choix
considérer que le conseil est bon lorsqu’il est demandé
faire du renforcement positif, remercier les élèves et les collègues, faire des feed-back positifs, devenir bienveillant avec soi-même
se perdre, l’important c’est le chemin
jouer au lego pour créer de la connaissance professionnelle collective, laboratoire d’analyse, atelier de création

Et si on en mettait en œuvre au moins une dès demain au boulot ?

L’équipe du secteur éducation

Notre Questions d’éduc sur le développement professionnel

Vidéo de la fin de la journée :