Dès la première année de mise en place de Parcoursup, le problème de la diffusion des attendus locaux et des critères de classements (les fameux « algorithmes locaux ») a été soulevé. Le défenseur des droits ayant été saisi de cette question, a estimé que les critères de tri pour classer les candidatures des futurs bacheliers doivent être rendus publics. Pour lui, il n’y a pas de contradiction entre cette publication et les « principes de souveraineté du jury et du secret de ses délibérations » avancés par la ministre pour ne pas répondre (jusqu’à quand ?) à la demande des étudiants.
Ajoutons que cette publication permettrait de démontrer que les critères ne sont pas discriminatoires. En l’absence de transparence, les bacheliers des quartiers populaires, refusés dans les universités des centre-villes, peuvent légitimement se sentir discriminé. D’ailleurs, il semblerait bien avéré qu’une université parisienne ait introduit un paramétrage permettant de valoriser les lycées parisiens … Tristesse !
Le défenseur des droits en est parfaitement conscient. Il demande que les candidats aient accès non seulement aux « attendus » des formations et au type de documents pris en compte (bulletins, lettre de motivation, CV, attestation d’activités extrascolaires…), mais aussi au « contenu exact et la manière précise d’évaluation de leur candidature », et ce, avant leur inscription sur la plateforme.
Il demande explicitement au gouvernement de prendre les mesures nécessaires, (loi ou décret), « afin de rendre publiques toutes les informations relatives au traitement, y compris algorithmique, et à l’évaluation des dossiers des candidats par les commissions locales des établissements ». Il propose même à la ministre d’interdire la prise en compte du lycée d’origine.
La balle est dans le camp de la ministre. La restauration de la confiance dans Parcoursup passe sans doute par l’écoute de l’avis éclairé de l’autorité chargée de défendre les droits des citoyens dans notre pays.
Questions d'Éduc 