Même s’il est établi que le terme « neurosciences » date de 1960, les « neurosciences » trouvent une origine bien plus ancienne. La question du lien entre fonctionnement anatomique du cerveau et pensée est présente dès la Renaissance avec André Vésale. Les progrès de la médecine et en particulier de l’imagerie médicale ont bien entendu permis de progresser récemment dans ce domaine. Pourtant, les critiques de cette approche sont présentes dès l’origine.
Les « neuroscientifiques » sont soupçonnés de sous-évaluer les apports des autres sciences (linguistique, anthropologie, psychologie, sociologie, psychiatrie…) qui s’intéressent aux mêmes objets d’étude. Ils sont aussi critiqués pour des raisons méthodologiques et éthiques.
Les chercheurs reconnus dans ce domaine sont pour la plupart anglo-saxons et très peu de français figurent dans les références mondiales. On trouve, par exemple, un seul français parmi les prix Nobel ayant travaillé sur ce sujet (André Guillemin en 1977) [1].
Nous avons fait le choix dans cet article, de mettre en avant trois spécialistes français dont deux sont fortement médiatisés depuis quelques années. On comprendra bien que c’est un parti-pris plutôt arbitraire.
Stanislas Dehaene[2] est un psychologue cognitiviste et neuroscientifique français. Ses principaux domaines de recherche concernent les bases cérébrales de l’arithmétique, la numération, la lecture et la conscience, thématiques qu’il explore au moyen d’expériences de psychologie cognitive et par l’imagerie cérébrale. Ces travaux (s’étalant de 1989 à 2014) sont souvent cités et il fait partie des chercheurs en psychologie cognitive reconnus. Il est membre de l’académie des sciences et professeur au collège de France. Il a travaillé avec de nombreux chercheurs dont son épouse beaucoup moins connue que lui.
Ghislaine Dehaene-Lambertz[3] est une pédiatre et neuroscientifique française. Elle étudie les bases cérébrales des fonctions cognitives de l’enfant, et notamment les particularités de l’organisation cérébrale du nourrisson qui favorisent l’acquisition du langage.
Olivier Houdé[4] est professeur de psychologie du développement à l’université Paris Descartes. Instituteur de formation, il obtient un doctorat en 1991 puis est nommé professeur d’université en 1995. Il indique dans une tribune du Monde en 2018 :
« Avec mon laboratoire du CNRS, nous avons réalisé depuis dix ans les toutes premières recherches en France utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) avec des enfants volontaires d’écoles maternelles et primaires pour comprendre comment ils apprennent à lire, écrire, compter, penser (ou raisonner) et respecter autrui. […] Aujourd’hui, nous suivons les capacités de raisonnement d’adolescents jusqu’au lycée et au bac, mais aussi leurs capacités de contrôle cognitif et émotionnel, qui dépendent du cortex préfrontal (…) et du système limbique. On explore également l’impact sur le cerveau d’apprentissages cognitifs quotidiens sur tablettes numériques ».
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Neurosciences
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislas_Dehaene
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghislaine_Dehaene-Lambertz
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Houdé
Vous pouvez télécharger gratuitement le dernier numéro de Questions d’Éducation « Les Neurosciences, une (r)évolution pour l’éducation », ici.