Enseigner à distance : plus de limite à la confusion vie perso/vie pro

Habitués à se plier à l’injonction perpétuelle d’adaptation, les enseignant.es ont fait, dans l’urgence et à marche forcée, tout ce qu’il fallait pour perpétuer leur enseignement à distance de leurs élèves. Miroir grossissant des fonctionnements dont chacun s’accommodait, cette période a révélé combien il était
difficile pour un.e enseignant.e de cloisonner sa vie professionnelle, et de ne pas la laisser envahir son
espace privé.

Alors même que les enfants sont devenus les élèves de leurs parents – qui ont, quant à eux, découvert les
efforts surhumains qu’il fallait déployer pour mettre un jeune au travail – que les parents sont devenus apprentis enseignant·es, les profs, eux, sont devenus super-enseignant.es.
Aux compétences pédagogiques, il a fallu ajouter celles de techniciens informatiques, formateurs de parents
inexpérimentés, psychologues à l’écoute des angoisses de leurs élèves (et de leurs parents), concepteurs de
nouveaux supports pédagogiques.


L’ENT (Espace Numérique de Travail) difficile d’accès


Pour accomplir cette tâche titanesque, ils avaient, heureusement, la confiance de leur ministre, et beaucoup de
bonne volonté. Parce qu’ils étaient prêts, et que toute la logistique avait été pensée et était au point, ils n’ont eu qu’à adapter leur enseignement…il fallait juste penser à se connecter tôt le matin ou tard le soir pour éviter les engorgements de connexion sur les ENT.
Un détail, direz vous. Oui. Sauf pour ceux, nombreux malgré tout, qui ont dû, comme tout le monde, s’occuper de leurs propres enfants.

Être parent et à la fois enseignant·e, une double peine ?


On n’est pas loin de le penser.
Si la situation exceptionnelle que nous avons vécue il y a quelques mois a pu mettre en lumière la difficulté de notre métier, l’imbrication exacerbée de la vie professionnelle et de la vie privée chez les enseignant·es est une problématique récurrente au quotidien, le plus souvent pour celles et ceux d’entre nous qui, seul·es avec leurs
enfants ou conjoint·es de personnes non enseignantes, prennent « naturellement » à leur charge la logistique
inhérente aux enfants. Conduites, rendez-vous divers, devoirs des enfants après les avoir récupérés à l’école repoussent à une heure souvent tardive la seconde partie du travail, celle, « invisible » qui occupe sans cesse les pensées mais n’a pas d’existence reconnue.
C’est sans doute une particularité dont chacun s’accommode à sa façon, mais qui, avec la multiplication des tâches
supplémentaires et des missions particulières, pèse forcément sur un métier qui peine à rester celui auquel on aspirait.

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