
Le rapport entre apport nutritionnel et apprentissage scolaire interpelle depuis des décennies les gouvernements. Le petit-déjeuner focalise particulièrement l’attention de l’Éducation nationale symbolisant un levier pour une égalité des droits dans la réussite scolaire. Ainsi, le gouvernement en est à son « deuxième plan petit-déjeuner » en 3 ans. Le ministère de l’Éducation nationale offre ce repas aux enfants en zone prioritaire et rurale depuis 2019 et renforce ce dispositif en mars 2021 aux écoles dont les élus et les services académiques identifient comme prioritaires avec l’objectif qu’aucun élève n’ait le ventre vide pour étudier.
Un constat
Actuellement, encore 13% des enfants ne bénéficient pas de petits-déjeuners chez eux. Les pouvoirs publics y voient une cause économique mais pas seulement. Il y a aussi la méconnaissance des familles sur l’impact d’un apport nutritionnel le matin. Les parents sont donc associés dans la mesure du possible dans l’organisation des petits-déjeuners à l’école dans un moment de coéducation.
Des freins
Le dispositif concerne environ 100 000 enfants et son coût est évalué à 6 millions d’euros pour l’année 2019. Mais c’est insuffisant quand tout repose sur les épaules des écoles : faire plus avec le même personnel est difficilement possible. L’organisation est lourde : commandes, mise en place d’une salle, respect des d’hygiène… Chez les enseignants un sentiment d’empilement des tâches peut émerger en plus des contraintes des gestes barrières du Covid. Il n’est pas si facile que cela qu’une école se porte volontaire.
La nutrition ça s’apprend
Le petit-déjeuner doit être un repas convivial et permettre une découverte nutritionnelle et gustative. Pourquoi je mange tel aliment? Quel apport énergétique m’apporte t-il? Le dispositif doit s’accompagner d’un apprentissage à la santé avec l’intervention par exemple du personnel infirmier sur la pyramide alimentaire et la composition des repas pour pérenniser les habitudes alimentaires prises en classe.
Pour l’Unsa Éducation, le renforcement du dispositif est en adéquation avec les difficultés économiques que subissent les élèves. Il participe à une égalité des droits dans les apprentissages. Mais est-ce suffisant ? Pour l’Unsa Éducation, il faut aller plus loin en ciblant également les cantines avec des tarifs sociaux qui permettraient une réelle égalité alimentaire.