
2022 est une année où les droits des femmes sont encore bafoués dans le monde. Il est facile de pointer les pays de religion musulmane comme les seuls fautifs. Le plus évident d’entre eux est l’Afghanistan avec l’obligation faite aux femmes de porter la Burqa depuis le 7 mai 2022. Burqa qui est le symbole de l’asservissement des femmes mais n’oublions pas que dès le retour des Talibans au pouvoir les femmes ont eu l’interdiction d’aller à l’école, de prendre l’avion seules, de passer le permis de conduire, de travailler au contact des hommes voire d’aller au restaurant.
Aux Etats-Unis, pays « moderne », les droits de femmes sont remis en question dans certains Etats. L’Oklahoma, bastion conservateur du sud, revient sur le droit des femmes à disposer de leurs corps en adoptant le 19 mai 2022 une loi interdisant tout avortement dès la fécondation. S’inspirant d’une loi votée par le Texas en 2021, cette loi ouvre la voie à des poursuites lancées par de simples citoyens à l’encontre de femmes soupçonnées d’avoir avorté.
En Pologne, les réfugiées ukrainiennes se heurtent au très restrictif droit polonais à l’avortement et doivent se tourner vers les ONG féministes pour contourner la loi polonaise. L’interruption volontaire de grossesse est autorisée seulement en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie de la mère. La guerre en Ukraine a entraîné des demandes d’IVG de femmes enceintes de quelques semaines en raison de l’incertitude de la situation puis celles des femmes violées obligées de raconter leur traumatisme.
En France, ballotée entre les grands principes de laïcité et de liberté et les calculs électoraux, la ville de Grenoble adopte la modification du règlement des piscines municipales introduisant l’autorisation du burkini. Des jeunes filles risquent désormais de se voir imposer cette « tenue », sous la pression sociale.
« N’oubliez pas qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant » Simone de Beauvoir.