Le rôle des bibliothèques universitaires dans la formation des étudiantes et étudiants

Les évolutions que les établissements de l’enseignement supérieur ont conduites ces dernières années ont permis de mettre en avant le rôle des bibliothèques comme partenaires majeurs des unités de formation et de recherche. Plus récemment, durant les différents épisodes de confinement imposés par la pandémie, les bibliothèques universitaires étaient, parfois, les seuls lieux pouvant accueillir les usagers de l’enseignement supérieur (étudiants et personnels). Elles ont en particulier participé en première ligne à la continuité pédagogique et à l’accompagnement des étudiantes et étudiants durant la crise. 

Dans les universités, les bibliothèques universitaires sont soit regroupées au sein des établissements dans le service commun de documentation (SCD) en tant que bibliothèques intégrées, soit associées au SCD de l’établissement. Selon l’article D714-29 du code de l’éducation, les bibliothèques ont pour missions :

  1. Mettre en œuvre la politique documentaire de l’université, ou des établissements contractants, coordonner les moyens correspondants et évaluer les services offerts aux usagers ;
  2. Accueillir les usagers et les personnels exerçant leurs activités dans l’université, ou dans les établissements contractants, ainsi que tout autre public dans des conditions précisées par le conseil d’administration de l’université ou la convention pour un service interétablissement, et organiser les espaces de travail et de consultation ;
  3. Acquérir, signaler, gérer et communiquer les documents et ressources d’informations sur tout support ;
  4. Développer les ressources documentaires numériques, contribuer à leur production et favoriser leur usage ; participer au développement de l’information scientifique et technique notamment par la production, le signalement et la diffusion de documents numériques ;
  5. Participer, à l’intention des utilisateurs, à la recherche sur ces différentes ressources ainsi qu’aux activités d’animation culturelle, scientifique et technique de l’université, ou des établissements contractants ;
  6. Favoriser par l’action documentaire et l’adaptation des services toute initiative dans le domaine de la formation initiale et continue et de la recherche ;
  7. Coopérer avec les bibliothèques qui concourent aux mêmes objectifs, quels que soient leurs statuts, notamment par la participation à des catalogues collectifs ;
  8. Former les utilisateurs à un emploi aussi large que possible des techniques nouvelles d’accès à l’information scientifique et technique.

Ces nombreuses missions démontrent que les bibliothèques ne sont pas juste des lieux où les étudiants et les enseignants accèdent à la documentation ; au contraire, elles définissent aussi le rôle des personnels des bibliothèques comme formateurs. Les axes de formations auxquels contribuent les bibliothécaires sont ceux concernant les techniques de recherche documentaire, de recherche d’information et les outils de la science ouverte. Ces formations s’adressent aux étudiantes et étudiants mais aussi aux autres personnels des établissements, en premier lieu les enseignants. 

Concernant la formation des enseignants, les personnels des bibliothèques interviennent au sein des URFIST (Unité Régionale de Formation à l’Information Scientifique et Technique) mais également en répondant à des demandes individuelles de formation de la part d’enseignants ou au sein de formations proposées dans les plans de formation des établissements.

Pour la formation des étudiantes et étudiants, les personnels des bibliothèque se forment en continu en suivant par exemple, le cursus de bibliothécaire formateur développé en partenariat avec les CRFCB (Centre Régional de Formation aux Carrières des Bibliothèques), l’ENSSIB (Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques) et le réseau URFIST précédemment cité. Cette validation des compétences permet aux bibliothécaires de dialoguer et de proposer des contenus de formation aux composantes des établissements et ainsi, d’insérer les formations à la recherche documentaire dans les maquettes, en particulier dans les unités de méthodologie du travail universitaire. D’autant que ces formations ne sont pas uniquement du “maniement d’outils” mais permettent aux étudiants et étudiantes d’acquérir des compétences informationnelles pour rechercher l’information, l’évaluer de manière critique et être capable de la gérer efficacement.

Les bibliothèques concourent également à la transformation numérique de l’enseignement supérieur de part leur position centrale dans les établissements du supérieur. Depuis 1999, les établissements documentaires associés aux EPST (Établissement Public à Caractère Scientifique et Technique) ont commencé à se regrouper au sein du Consortium Couperin avec pour missions de construire et développer un réseau national de compétences et d’échanges en matière de documentation électronique notamment concernant les politiques d’acquisitions, les plans de développement de collections, les systèmes d’information, les modèles de facturation des éditeurs, l’ergonomie d’accès, les statistiques d’usage. L’objectif premier étant de mettre à disposition des équipes enseignantes et de recherche, les outils documentaires nécessaires à leurs étudiantes et étudiants pour leurs apprentissages mais également pour leurs propres recherches.

Dans le même temps, un mouvement en faveur de la science ouverte est lancé au niveau international avec comme premiers jalons en 2001, la lettre ouverte de PLOS (Public Library of Science) puis en 2002, l’initiative de Budapest. En France, l’intérêt des bibliothèques universitaires pour la problématique de l’accès ouvert s’est développé à partir de la signature en juin 2006 à l’Académie des sciences du protocole entre les organismes de recherche, les universités et les grandes écoles, positionnant HAL en archive ouverte de l’enseignement supérieur et de la recherche pour la France. Dès lors, la formalisation de la participation des établissements documentaires et de leurs équipes s’est mise en place sous différentes formes : lettre de mission, courrier désignant un référent science ouverte au sein du SCD pour l’université, projet de service de la bibliothèque validé par une instance, etc.. Aujourd’hui encore, l’implication des personnels des bibliothèques dans l’accompagnement des équipes de recherche dans la publication ouverte des données et des résultats de leurs recherches monte en puissance.

Enfin, les bibliothèques universitaires cherchent continuellement à améliorer leur service rendu aux usagers par un accroissement substantiel des horaires d’ouverture. L’État les encourage dans cette voie par des financements dédiés sur appel à projet : le Plan bibliothèques ouvertes+. Cet appel à projet met en exergue le lien entre l’ouverture des bibliothèques et la réussite des étudiantes et étudiants, attestant une nouvelle fois du rôle de celles-ci dans la formation des jeunes. 

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