
Le harcèlement scolaire entraîne des répercussions sévères sur la jeune victime : isolement, chute des résultats scolaires, perte de l’estime de soi, décrochage scolaire, suicide.
Des chiffres vertigineux.
Près d’un enfant sur 10 est harcelé chaque année à l’école. Si l’on compte environ 12 millions d’enfants scolarisés, cela fait 1 million de victimes. Selon l’UNESCO plus de 30% des élèves dans le monde ont été victimes de harcèlement.
Cyberharcèlement un accélérateur du phénomène.
Internet potentialise le harcèlement. Les corbeaux ne glissent plus les mots sous les portes mais les envoient par Instagram ou par Twitch.
Un nouveau délit
La loi du 2 mars 2022 crée un nouveau délit : celui du harcèlement scolaire qui vise tout autant un élève qu’un personnel de l’établissement. Cette loi dont le décret d’application est sorti le 5 septembre comporte un pan préventif puisqu’elle facilite l’accès aux parents aux outils de contrôle parental en rendant obligatoire la pré-installation d’un dispositif de contrôle parental sur les appareils.
En 2019, seuls 44% des parents avaient paramétré l’appareil de leur enfant, et 38% seulement recouraient à des dispositifs dits de contrôle parental.
Dans le même temps, les enfants se connectent de plus en plus jeunes, l’âge moyen d’utilisation du premier smartphone est de 9 ans et 9 mois. A 12 ans, un tiers des enfants auraient déjà été exposé à un contenu pornographique. Les enfants peuvent tomber sur des contenus haineux et violents ou être victimes de harcèlement en ligne.
Un logiciel de contrôle parental obligatoire gratuit sur les appareils connectés.
Face à ce constat, la loi facilite l’accès des parents aux outils de contrôle parental. Elle rend obligatoire la pré-installation d’un dispositif de contrôle parental sur les appareils connectés vendus en France. L’activation de ce dispositif devra être proposé gratuitement à l’utilisateur lors de la première mise en service de l’équipement.
Sont concernés par ce système de contrôle parental, les ordinateurs, les smartphones, les tablettes, les consoles de jeu vidéo, les objets connectés : télévision, montres et enceintes.
pHARe, un dispositif à généraliser
Depuis la rentrée 2021, un plan de prévention du harcèlement en 8 piliers à destination des écoles et des collèges, se met en place dont l’objectif est de mesurer le climat scolaire, de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative et d’apporter des contenus de formation pour les élèves.
Développer les compétences psychosociales
Internet n’est qu’un vecteur du harcèlement scolaire qui débute dans » la vraie vie » via une dynamique de groupe. Il existe de nombreux programmes de prévention pour développer l’empathie, mieux gérer ses émotions et éviter l’isolement des victimes. La lutte contre le harcèlement scolaire se base sur la formation des personnels éducatifs : informer et former à des méthodes de prévention comme la méthode Pikas et les compétences psychosociales.
L’UNSA Éducation s’inscrit pleinement dans la démarche de mobilisation de la société et de lutte contre le harcèlement scolaire. La réponse pénale ne suffit pas, il faut se donner les moyens de gagner ce combat dès le plus jeune âge. Certes cette loi reconnaît les médecins scolaires, le personnel infirmier et les assistant.es sociaux.ciales comme «des acteurs à privilégier dans la lutte contre la violence à l’école ». Cependant les chiffres montrent un MEN pour 20 000 élèves, un.e infirmier.e de l’Éducation nationale pour 1591 élèves et un.e assistant.e social pour 1982 élèves.
A quand des moyens à la hauteur pour combattre efficacement le harcèlement scolaire?
10 novembre 2022 : Journée nationale de lutte contre le harcèlement