Il y a environ 65.000 éducatrices et éducateurs spécialisé·es exerçant en France. La majorité d’entre elles·eux travaillent dans le secteur privé associatif, d’autres sont employé·es dans la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière).
Les éducatrices et les éducateurs spécialisé·es sont des acteurs essentiels du champ médico-social qui participent à l’éducation et à la formation d’un public souvent fragilisé, parfois en danger. Ils luttent contre l’exclusion sociale, sont au contact des plus défavorisé·es et connaissent, mieux que beaucoup d’autres, les territoires où ils interviennent. Elles·ils construisent pas à pas, avec chaque individu, une relation singulière. Qu’il s’agisse de le protéger, de l’amener vers une plus grande autonomie ou de l’accompagner dans un parcours lui permettant une meilleure inclusion, ils œuvrent pour une plus grande cohésion de notre société.
Elles·ils sont des coordonnateur·rices de parcours, font le maillage avec les partenaires internes et externes. Aujourd’hui, la prise en charge évolue vers l’inclusion en milieu ordinaire avec une plus grande implication de l’usager ou des familles. Pour autant, cette dénomination « d’éducateur spécialisé » recouvre une grande variété de métiers, des contextes d’exercices et des cadres réglementaires différents
Si vous travaillez dans un EPLE, vous êtes peut-être amené à travailler avec eux :
- au sein du comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC)
- si vous faites parti du groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS)
- en classe, pour accompagner un enfant handicapé
- en classe, pour sensibiliser à un thème précis lors d’une action éducative
- lors d’une réunion parents-professeurs
- lors de l’arrivée d’un nouvel élève « mineur protégé » dans l’établissement
TÉMOIGNAGES
Marie-Claude, éducatrice prévention spécialisée
« Aujourd’hui retraitée, j’ai passé toute ma carrière dans la prévention spécialisée. J’accompagnais majoritairement des jeunes âgés de 16 à 21 ans, souvent exclus ou en marge du système scolaire. Notre métier repose sur trois piliers : la libre adhésion des jeunes, le respect de la confidentialité, l’absence de mandat nominatif. Nous travaillons sur des territoires où la précarité et la délinquance sont souvent importantes. Pour autant nos objectifs ne doivent pas évoluer vers le sécuritaire mais rester la prévention de l’exclusion. Les plus belles réussites reposent souvent sur la volonté des personnes impliquées. Mieux se connaître est donc essentiel pour que la coéducation soit la plus bénéfique aux jeunes que nous accompagnons. J’ai adoré mon métier, j’ai le sentiment d’avoir été utile à une meilleure inclusion de jeunes souvent marginalisés. »
Magali, éducatrice en centre d’hébergement pour filles
« Je travaille dans une maison d’enfants à caractère social. En équipe, nous suivons au quotidien, pendant un an ou deux, un groupe de 8 ou 9 filles âgées de 8 à 21 ans. Elles sont accueillies à la suite d’une mesure de protection administrative ou judiciaire. Certaines ont des troubles du comportement importants et seraient mieux accompagnées au sein de structures adaptées comme les ITEP mais il n’y a pas assez de places et cela pose parfois des problèmes de gestion du collectif. Il m’est difficile d’être présente lors de toutes les réunions scolaires pour échanger avec l’équipe éducative mais pour éviter toute stigmatisation, respecter la confidentialité de la situation de chacun vis-à-vis des autres élèves est primordiale. Aujourd’hui, après de nombreuses années passées dans cette structure, j’envisage de changer de voie, pour travailler dans un accueil de jour d’enfants handicapés. J’adore mon métier mais j’ai besoin de changement et d’avoir des horaires de travail plus adaptés à ma situation familiale. »