Vers un aménagement réel du contrôle continu au baccalauréat pour les élèves fragilisés.

Si, pour bonne partie des élèves en situation de handicap de première et de terminale du lycée général et technologique, le contrôle continu est un moyen sécurisant évitant une épreuve finale aléatoire, pour d’autres c’est totalement l’inverse. L’UNSA Education alerte le gouvernement car ce sont les publics les plus fragiles qui sont pénalisés par un contrôle continu appliqué sans discernement et sans évolution de l’évaluation des acquis.

Depuis l’introduction du contrôle continu au baccalauréat général, pour les discilplines du tronc commun et la spécialité abandonnée en terminale, chaque note compte, même relativement peu. Or, le système d’évaluation actuel en lycée général ne considère une réussite ou un échec qu’à un instant donné et sur un sujet précis. Certains élèves ont besoin de plus de temps que d’autres et leurs réussites, décalées dans le temps, ne sont jamais prises en compte. Ceci est particulièrement vrai pour beaucoup d’élèves à besoins particuliers, car les aménagements nécessaires et notifiés par la MDPH ne sont pas appliqués ou très partiellement au quotidien, faute de moyen et de formation des personnels. Ceux-là se retrouvent pénalisés par le contrôle continu, par rapport à une épreuve plus organisée ou les aides humaines, matérielles et les tiers temps sont effectifs la plupart du temps.

Le projet d’évaluation de chaque lycée est censé, d’après le ministère, répondre à cette problématique. Or, dans la foire aux questions publié sur son site et aux contenus largement discutables, il est précisé que “Lorsqu’un professeur organise une évaluation pour ses élèves […] il tient compte des aménagements de la scolarité préconisés […] à toutes les évaluations”. Cela est tout bonnement irréaliste, d’une part parceque les enseignants n’ont pas la capacité et la formation pour adapter toutes leurs évaluations pour tous les élèves à situation particulière et d’autre part parceque les moyens humains et materiels nécessaires sont insuffisants (AESH, matériel numérique, tiers temps…). Le projet d’évaluation prévoit des “évaluations de remplacement organisées par le chef d’établissement en fin d’année scolaire lorsqu’un élève se trouve en défaut de moyenne annuelle” et uniquement dans ce cas.

Quand on est un élève en situation de handicap, dyslexique, lorsqu’un accident de la vie nous fait traverser une situation personnelle particulièrement difficile, cela peut ne pas suffire. Les moyennes retenues sur la plateforme Parcoursup peuvent alors pénaliser ces élèves dans leurs orientations car elles comptent à hauteur de 40% de la note finale du baccalauréat.

L’UNSA Education souhaite qu’une possibilité d’aménagement du contrôle continu au baccalauréat soit offerte aux élèves fragilisés qui le souhaitent : de droit pour les élèves faisant l’objet d’une notification de la MDPH et sur proposition du conseil de classe pour tous. Si les modalités peuvent être discutées pour ne pas recréer les E3C, usines à gaz heureusement abandonnées, un rattrapage basé sur les banques nationales de sujets peut être une solution simple et rapide à mettre en œuvre pour un nombre très limité d’élèves. Couplé à de la remédiation et des moyens associés, ce serait une mesure efficace assurant une réduction des inégalités et une meilleure inclusion au bénéfice du plus grand nombre.

Pour aller plus loin

La foire aux questions du ministère sur le projet local d’évaluation

Son analyse par le SE-UNSA

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