
La vaccination contre le HPV (Human Papilloma Virus) se justifie puisque chaque année on dénombre 2 900 cancers du col de l’utérus provoquant plus de 1000 décès, 1500 cancers de la sphère ORL, 1500 cancers de l’anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis.
Ce vaccin est bien connu des jeunes filles car recommandé par les médecins généralistes depuis 2006. Il l’est moins chez les jeunes hommes puisque son élargissement est assez récent.
Le HPV c’est quoi ?
Les infections à papillomavirus se transmettent par contact sexuel, avec ou sans pénétration. La majorité des jeunes, filles ou garçons, attrapent donc l’un ou l’autre des virus de cette famille au début de leur vie sexuelle. Ces virus sont éliminés 9 fois sur 10 sans laisser de traces. Les 10 % restants sont responsables de cancers.
Le préservatif ne suffit pas pour se protéger des infections à papillomavirus car il est moins efficace contre les HPV. Ceux-ci sont présents sur la peau et véhiculés par les caresses ou les sextoys.
Un exemple, l’Australie.
L’Australie vaccine la presque totalité des garçons depuis 2013 éradiquant les infections à HPV grâce à des campagnes de vaccination à l’École. Les virus circulent beaucoup moins, ce qui protège les filles et les garçons : on obtient une immunité de groupe, directe parce que l’on est vacciné, et indirecte, puisque le virus est moins présent.
En Australie, les prévisions tablent sur une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici 15 ans.
En France
Fin 2021, 45,8% des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, et seulement 6% des garçons du même âge, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80% d’ici sept ans.
Le taux de vaccination est beaucoup trop faible – à peine 30 % des jeunes filles sont vaccinées – pour diminuer la transmission des papillomavirus alors que ces virus sont responsables de 6 000 cancers par an.
Une campagne vaccinale généralisée au collège en faveur des élèves de 5ème
La généralisation de la vaccination est donc une bonne nouvelle. Elle se fera à la rentrée 2023 sans devenir une obligation vaccinale.
Le lieu de l’Ecole reste le mieux adapté pour toucher le plus de jeunes. L’organisation de cette campagne incombe à l’ARS mais surtout aux chef.fes d’établissement conseillé.es par les médecins et le personnel infirmier de l’Éducation nationale.
De bonnes intentions mais des décisions encore prises verticalement sans échanges avec les acteurs de terrain en amont – chefs d’établissement, médecin de l’Education nationale et personnel infirmier – qui ont appris la nouvelle via les médias et qui auraient pu prodiguer des conseils pour une organisation optimale de cette campagne de vaccination.