Améliorer et reconnaître la formation des AESH

Sandrine a débuté sa carrière comme AED avant de devenir AESH en 2014. Après avoir eu plusieurs missions en école primaire, elle accompagne pour sa première année en lycée général et technologique un jeune qui a des troubles autistiques. Elle l’aide pour les prises de note (dysgraphie) et facilite le lien avec ses professeurs et ses camarades. Entretien. 

Comment êtes-vous entrée dans la profession et quelles étaient vos motivations ?

J’ai choisi ce métier pour répondre à des contraintes familiales et j’ai poursuivi car j’ai trouvé l’expérience très enrichissante. Le milieu scolaire, la relation avec l’élève, se sentir utile au quotidien, rendent cette profession très intéressante et motivante.

Comment avez-vous été formée, accompagnée ?

J’ai bénéficié d’une formation d’adaptation à l’emploi pendant les deux premiers mois après recrutement, pour un volume de 60 heures. Le seul accompagnement a été les réunions éducatives avec les différents participants et le corps enseignant, sinon on se sent assez seule. Je trouve que la formation initiale n’est pas assez approfondie et aucune formation complémentaire n’est prévue, notamment pour répondre aux profils différents des élèves que nous accompagnons.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

La solitude face à des situations difficiles et des enseignants dépassés. Notamment lorsque j’ai dû accompagner simultanément quatre élèves dans une classe de primaire dans laquelle la professeure n’avait pas du tout été formée à ces profils. Il y avait aussi un manque de suivi de certaines familles. Je me suis sentie désemparée et complétement inefficace. 

Quelles évolutions devraient être apportées pour améliorer ces conditions de travail ?

Il faudrait assurer une formation initiale plus conséquente et des formations ponctuelles régulières pour s’adapter aux handicaps. Ces formations devraient être prises en compte dans le temps de travail, ce qui permettrait une meilleure rémunération de nos métiers dans le cadre d’un plein temps. Suivre plus de deux élèves simultanément dans une classe est impossible car généralement ils ne présentent pas les mêmes troubles. Il faudrait donc limiter le nombre d’élèves suivis. Le manque de matériels peut être également pénalisant pour le jeune. Il faudrait un budget minimum selon la situation. Enfin, la coordination entre les différents intervenants, les familles, et l’équipe pédagogique n’est pas toujours organisée. Et la précarité des AESH freine leur investissement dans la durée sachant qu’elles ne seront peut-être plus présentes dans l’établissement l’année suivante. 

Pour aller plus loin: lire Questions d’Educ n°48

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s