
Quand la santé mentale des jeunes devient un fait divers, on peut encore une fois malheureusement s’interroger sur le détricotage des services de santé par les différents gouvernements. Pourquoi la Santé n’est-elle pas au cœur de notre société alors que sa définition selon l’Organisation Mondiale de la Santé intègre la notion d’absence de maladies, d’adaptation au handicap mais surtout celle du bien-être ?
Aujourd’hui se tient le Collectif national pour la santé des jeunes sous le prisme de la santé mentale. « Le gouvernement veut mener une politique ambitieuse de prévention et de prise en charge » dixit Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance.
Une santé scolaire mourante
Qui ne répète ces chiffres indécents :
1 psychologue à l’ Éducation nationale pour 1500 élèves,
1 médecin scolaire pour 13000 élèves,
1 personnel infirmier pour 1591 élèves.
Pas de création d’emplois pour le corps infirmier et un désintérêt des médecins pour cette spécialité. Et ce n’est pas le saupoudrage de renfort de psychologues de l’ Éducation nationale qui changera quoique ce soit.
On laisse des familles seules face au mal-être de leurs ados.
La prise en charge des jeunes en psychiatrie et en psychologie dépend d’une liste d’attente qui se compte en mois parfois en années pour les Centres Médico-Psycho Pédagogiques. Ce sont ceux et celles qui ont des parents ayant les ressources financières suffisantes qui peuvent bénéficier de consultations libérales. Que dire des zones rurales, zone blanche de la santé et encore plus de la santé mentale.
Ce manque de personnels de santé est le résultat du manque d’anticipation des pouvoirs publics avec un numerus clausus trop strict et un manque d’attractivité de la psychiatrie en général et de la pédopsychiatrie en particulier. En 15 ans la moitié des pédopsychiatres n’ont pas été remplacés.
Une alerte donnée dans l’Éducation nationale
Tous les corps des personnels de l’Éducation nationale tirent la sonnette d’alarme sur l’explosion de mal-être, de syndromes dépressifs et d’entrée dans la psychose de certains élèves. Les jeunes sont des éponges des maux de la société : violence, drogue, addiction aux jeux et à la pornographie. La période COVID a été un accélérateur de ce phénomène.
Une prise en charge insuffisante pour les « anciens »
Les personnes âgées ne sont pas mieux traitées dans notre société : manque de places dans les EPHAD, manque de personnels soignants et donc un recours à des maisons de retraite privées pour les plus nantis.
Le recul de l’âge de la retraite est également l’illustration de cette maltraitance institutionnelle. Comment croire que nous serons pertinent.es à notre travail à 64 voire 65 ans ? Dans quel état d’épuisement physique et mental serons nous ?
Il est temps de penser autrement, de se recentrer sur les priorités de l’humain et de changer de cap.
A voir « The Son » de Florian Zeller : le père, le fils et la santé mentale.