Education à la citoyenneté et à la citoyenneté démocratique en Europe : le projet CONVINCE

De 2018 à 2020, le CSEE (Comité syndical européen de l’éducation), l’ESHA (Association européenne des chefs d’établissement) et la FEEE (Fédération européenne  d’employeurs de l’éducation) mènent un projet sur l’éducation inclusive et les valeurs communes de l’UE : le projet CONVINCE. … Continuer de lire Education à la citoyenneté et à la citoyenneté démocratique en Europe : le projet CONVINCE

L’absence d’une éducation politique

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Comme le montre Franck Lepage dans sa conférence gesticulée intitulée « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu… », la grande absente de notre système d’éducation est une éducation politique.

Non pas une éducation partisane et politicienne qui peut relever de la responsabilité directe des partis politiques et que certains mènent d’ailleurs de manière plus ou moins structurée, mais une éducation « au politique », « à la chose publique », c’est-à-dire à l’art de gérer, de faire fonctionner, d’orienter nos villes, nos régions, notre pays, notre Europe…

L’École, dans sa neutralité, s’est longtemps protégée d’un tel contenu d’enseignement, lui préférant une  morale, souvent normative ou une instruction civique désincarnée, donnant des connaissances sans grands liens avec une réalité concrète pour les élèves. La sanctuarisation des établissements scolaires, en a même fait des lieux souvent en dehors du fonctionnement du reste de la société : les règles, la place, les responsabilités des adultes et des élèves (même lorsqu’ils sont d’ailleurs majeurs) sont très distinctes et l’on ne peut pas dire -même s’il y a progrès et, ici ou là, des expérimentations innovantes,- qu’une véritable démocratie s’applique dans les écoles, collèges ou lycées…

Les structures d’éducation populaire ne jouent, dans ce domaine, pas ou trop peu leur rôle. Là encore, par crainte de tomber dans l’accusation de démarches orientées, par faute de formation des animateurs ou par peur de représailles financières de la part des élus, elles n’osent pas proposer de véritables démarches d’éducation politique. Continuer de lire « L’absence d’une éducation politique »

Des jeux numériques pour gérer une ville, apprendre la citoyenneté ?

Vous êtes dans une démocratie qui tourne mal, vous décidez d’œuvrer pour renverser le dictateur en puissance corrompu et brutal… Cela se passe à Novistrana, état imaginaire d’Europe de l’Est ; vous allez devoir prendre le pouvoir sur plusieurs villes en tenant compte de leurs particularités -quartiers aisés et plus pauvres- pour gagner le soutien de la population… Évidemment, vous l’avez compris, nous sommes là dans un jeu vidéo. D’autres comme Sim City proposent plutôt de construire et administrer une ville. « Quel genre d’avenir construirez-vous pour votre ville ? Opterez-vous pour une société utopique et propre, construirez-vous une entreprise tentaculaire pour … Continuer de lire Des jeux numériques pour gérer une ville, apprendre la citoyenneté ?

Et si on jouait coopératif…

L’approche traditionnelle des jeux est d’opposer joueurs ou équipes de joueurs dans un parcours, au bout duquel sera désigné le vainqueur. Pour ce faire, non seulement il faut se montrer le plus rapide et répondre le plus justement aux questions ou énigmes, mais en plus il convient souvent aussi d’être le plus malin, c’est-à-dire celui qui saura ralentir l’avancée ou la réussite de ses adversaires. C’est ce que l’on nomme généralement des jeux d’opposition. Envisager une approche de la citoyenneté grâce au jeu peut-elle se satisfaire de cette démarche ? Difficile, même en opposant des équipes, de concevoir les citoyens comme … Continuer de lire Et si on jouait coopératif…

Éduquer à l’égalité pour éduquer à la citoyenneté

L’égalité femmes-hommes, corollaire de l’égalité des chances, est un aspect à part entière de  l’éducation à la citoyenneté. Pendant longtemps, le regard porté à l’école sur les garçons et les filles s’est limité à une éducation à la sexualité. Cette éducation, basée essentiellement sur les différences physiologiques, était principalement axée sur la santé. Puis, peu à peu, la prise de conscience du rôle et de la place inégaux de l’une et de l’autre au sein de la société a mis en exergue le besoin d’une éducation à l’égalité, aux valeurs de respect de l’autre sexe et au refus des préjugés … Continuer de lire Éduquer à l’égalité pour éduquer à la citoyenneté

Tous ensemble, tous…

15167193342_cfc2032d8e_zÀ côté des instances représentatives dans lesquelles des enfants et des jeunes sont invités à être élus et à siéger, il existe d’autres formes de participations citoyennes proposées aux plus jeunes.

Quelques exemples de démarches collectives et citoyennes :

Des « cafés politiques » pour les jeunes d’Évry

Partant du constat que les jeunes ne sont pas suffisamment impliqués dans la vie politique et dans l’esprit d’accueillir un public très mixte (étudiants, jeunes en recherche d’emplois, lycéens… débattant ensemble), le Conseil de Jeunes d’Évry a créé « les cafés politiques » : espaces d’échanges et de réflexion et accessibles à tous les jeunes. Ouverts à tous, ces évènements sont organisés par la commission politique du Conseil de Jeunes, qui est à l’origine du projet, choisit les thématiques, recherche les intervenants et anime les débats.

Après « Les études…  ça marche encore ? » et « L’avenir des jeunes est-il à l’étranger ? », le dernier rendez-vous en date (vendredi 9 mai) était consacré, élections européennes obligent, à la place des jeunes en Europe.

L’ANACEJ propose sur son site une présentation détaillée de ce projet.

La pédagogie de la liberté à la maison de Courcelles

C’est un projet qui débute au cours des années 80, avec une volonté de rompre avec le modèle traditionnel des colonies de vacances. Ici, ce n’est plus l’adulte qui décide pour l’enfant d’une organisation, mais l’adulte s’organise pour que l’enfant décide de ce qu’il fait, tant sur le fond (choix de l’activité ou d’un moment de la vie quotidienne…) que sur la forme (le moment, le choix des pairs…). Il s’agit de permettre aux enfants de vivre leurs vacances à leur rythme et entourés des personnes qu’ils souhaitent. Ainsi se développent leur autonomie mais aussi le respect des autres, dans un collectif découlant naturellement du cadre proposé et non imposé par l’adulte. Se développe aussi le sens des responsabilités car chaque fois que l’enfant décide de quelque chose, il en accepte en même temps les contraintes et les avantages ; c’est cette succession d’expériences qui lui permet simplement de grandir. Ce projet, centré sur l’enfant et l’expérience de la liberté, s’accompagne d’une autre expérience tout aussi fondamentale : celle de la prise de décisions pour soi dans un contexte collectif.

Aujourd’hui, cette expérience est également proposée à des groupes d’adolescents.

La maison de Courcelles a fait l’objet d’une étude consultable dans le Cahier de l’action n°15 de l’INJEP, « Enfants à la colo : Courcelles, une pédagogie de la liberté », sous la direction de JM Bataille (sept. 2007)

 

La pédagogie coopérative à l’École Continuer de lire « Tous ensemble, tous… »

Au nom de tous les siens ?

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Notre système de démocratie représentative s’applique également aux enfants et aux jeunes. Ils sont ainsi appelés à représenter leurs camarades dans des instances de décision, en particulier au sein des établissements scolaires. Véritable exercice de leur citoyenneté ou apprentissage pour de futures responsabilités en dimensions réelles ? Actions collectives ou bénéfices individuels ? Des questions se posent sur ces démarches d’implication au nom de  ses semblables.

Dans les établissements scolaires

Au collège et au lycée, deux délégués des élèves sont élus dans chaque classe au début de l’année scolaire. Le site de l’Éducation nationale précise qu’ « ils sont les porte-paroles de tous les élèves auprès des enseignants et des autres adultes de l’établissement. Ils représentent les élèves de leur classe, sont des médiateurs entre leurs camarades et les autres membres de la communauté éducative : personnels de direction, personnels enseignant et non-enseignant et parents d’élèves. Les deux délégués participent au conseil de classe, qui, chaque trimestre, se prononce sur la vie de la classe et le déroulement de la scolarité de chaque élève.

Au conseil d’administration, des élus parmi les délégués (3 au collège, 4 au lycée) rapportent les avis et les propositions des autres élèves sur le fonctionnement de l’établissement.

Dans les lycées, tous les délégués des élèves se réunissent au moins deux fois par an dans le cadre de l’assemblée générale des délégués des élèves. Cette assemblée consultative permet d’informer les délégués et d’organiser des échanges entre eux. »

Au lycée, il existe également un conseil de la vie lycéenne (CVL). « Lieu privilégié d’échanges entre lycéens et adultes », il « émet des propositions sur la vie quotidienne de l’établissement. Les délégués y expriment les idées, les attentes et les préoccupations de tous les élèves.

Le CVL est composé de 10 élus lycéens, de 10 personnels du lycée et de parents d’élèves.

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Le chef d’établissement préside le CVL.

Le vice-président est un élève élu, désigné pour l’année scolaire.

Les lycéens élus peuvent faire des propositions sur tous les sujets de la vie quotidienne. Continuer de lire « Au nom de tous les siens ? »

Éducation populaire : éducation du citoyen

Il est traditionnel de chercher des synonymes -pour mieux faire comprendre de quoi il s’agit ou pour remplacer un terme qui semble daté- à l’éducation populaire. On parle alors volontiers d’éducation à la citoyenneté, d’éducation citoyenne, d’éducation du citoyen. Bien qu’aucun de ces termes ne soient des équivalents exacts et malgré leurs différences, il va de soi qu’il existe un lien étroit entre l’éducation populaire et les conditions d’exercice de la citoyenneté. Historiquement d’abord : les promoteurs de l’éducation populaire, bien que républicains convaincus, ont considéré que les citoyens ne pouvaient exercer librement leurs droits et particulièrement le choix de leurs … Continuer de lire Éducation populaire : éducation du citoyen

L’enfant, citoyen de demain ?

Sans voix, comme l’indique l’étymologie du mot, l’enfant ne peut donc être -au sens littéral- un citoyen. Il serait, selon la formule généralement utilisée, un citoyen en devenir. Juridiquement incapable, l’enfant reste un être inachevé à éduquer, à encadrer. Pour autant Michel Koebel, maître de conférences en sociologie à l’Université de Reims, montre dans ses travaux -à partir des conseils municipaux d’enfants- qu’il existe « des conceptions fort différentes de la citoyenneté des enfants ». Ainsi, il met en évidence la différence entre  former de « futurs citoyens » et faire participer des enfants « déjà citoyens ». Ses recherches « ont pu … Continuer de lire L’enfant, citoyen de demain ?

Devenir citoyen

Une éducation permanente des citoyens Être citoyen, comme nous l’avons abordé dans le numéro 10 de « Questions de Société » paru début mai, ne relève pas d’une formule magique. Le titre pour qu’il devienne réalité, doit être accompagné. Un citoyen actif est forcément un citoyen formé et éduqué. Cette conviction qu’ont développée les promoteurs de l’École publique, les bâtisseurs de la République et les inventeurs de l’éducation populaire, implique non seulement que l’enfance soit une période de construction de la démarche citoyenne, mais, qu’au-delà de cette initiation première, des mécanismes d’Éducation permanente permettent à chacun d’exercer, en toute connaissance de cause, … Continuer de lire Devenir citoyen