Retour d’enquête : Quand le sens de l’école fait question

La Maison de la pédagogie de Mulhouse vient de rendre compte des résultats d’un questionnaire adressé à 84 élèves de collège afin de savoir si pour eux, aller en classe « faisait sens ». Le début de la réponse est affirmative mais l’enquête note aussi un décalage entre le sens promulgué par l’École et celui que les élèves y mettent.

Quand les élèves vont à l’école, que pensent-ils qu’ils apprennent ? Estiment-ils qu’apprendre au collège est facile ou difficile ? Comment perçoivent-ils les relations avec les adultes au sein du collège ? Que faudrait-il changer pour améliorer la vie et le travail au collège ? Ce sont quelques unes des nombreuses questions qui ont été posées à ce panel non représentatif de 84 élèves de classe de 4e issus de 5 collèges dont 2 en REP +, qui ont livré des réponses, certes partielles, mais pleines d’enseignements pour les adultes qui croient souvent – à tort – les connaître et relativement bien connaître leurs représentations de leur environnement.

Image de l’école plutôt positive

Au bout du questionnaire, il apparaît d’abord que les élèves interrogés n’ont pas une image dépréciative de l’école ; ils disent même, pour 80 % d’entre eux, « aimer aller à l’école », et pour la moitié du panel, il n’y aurait rien à changer au collège si ce n’est un rééquilibrage entre les disciplines.

A la question « Et toi, tu y vas pour quoi à l’école ? », les deux premières réponses demeurent somme toute attendues : « Pour apprendre des choses qui te serviront plus tard » et « pour préparer un métier ». Tout comme la réponse à cette question complémentaire : « Y a-t’il d’autres raisons pour lesquelles tu vas à l’école ? ». « Pour voir ses ami·es, se faire des connaissances, ne pas rester seul… », déclarent plusieurs répondants.

L’apport du « hors scolaire »

A côté de l’importance prédominante du lien social, les réponses des élèves dénotent un intérêt pour les disciplines enseignées au collège, considérant toutefois qu’ils apprennent aussi beaucoup en dehors de l’école, à travers la pratique du sport, la culture, les voyages, la famille, les sorties avec les ami·es. Sur le plan des apprentissages, les élèves déclarent respectivement mieux apprendre par l’écoute du professeur (85 %), puis la prise de notes et la rédaction de résumés (82 %), le travail sur le long terme (80 %), le travail en groupe (75 %), les contrôles (70 %) et les devoirs à la maison (64 %).

A l’item de la difficulté ou non de faire et de comprendre le travail à faire, dans l’ordre décroissant de facilité, les élèves estiment facile de « dire ce qu’il y a dans les documents étudiés », puis moins facile de « comprendre ce qu’il faut faire », moins facile encore de « donner son avis à partir des documents étudiés », puis « d’écrire un texte à partir de documents » et enfin, le plus difficile, « présenter à l’oral et argumenter ».

Critiques sur le respect et le sentiment de justice

Les élèves interrogés répondent dans la très grande majorité que les enseignants sont à leur écoute et les aident dans leurs apprentissages. Mais ils se montrent plus critiques sur les questions de respect et de justice, indiquant des différences de traitement du fait de leur manière d’être qui semble plaire plus ou moins aux adultes.

Pour conclure, les auteurs de l’enquête réaffirment la nécessité pour les élèves de se sentir dans un parfait climat d’écoute et de sécurité physique et émotionnelle pour réussir les apprentissages, et sous-entendent qu’à défaut de réunir ces conditions minimales, l’École ne peut accomplir la tâche qui lui est assignée d’aider les enfants et les jeunes à créer sereinement du lien avec autrui et à « faire sens » de leur vie et dans leur vie.

Rencontre-débat le mercredi 29 novembre 2023, de 18 h 30 à 20 h 30, Au Carré des Associations, 100 avenue de Colmar à MULHOUSE (68200)

Étude en ligne sur : https://maisondelapedagogie.fr/

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