Éduquer en mode colibri(s)

Le colibri est une espèce d’oiseau de la famille des Trochilidés, naguère plus connue sous le nom d’oiseau-mouche, et popularisée par une légende racontée par  Pierre Rabhi  Il sert aussi de parabole en éducation, et ainsi se trouve une place nouvelle dans le langage des pédagogues.

Inspirer, relier soutenir

La tâche éducative est grande, et se référer à ce petit oiseau « qui fait sa part », rassure chaque personnel concerné. On peut faire sa part du projet éducatif de la République, chacun dans son métier au service de l’émancipation des enfants et des jeunes mais aussi collectivement dans des projets rassemblant valeurs et volontés communes. Le mouvement Colibris, créé en 2007, se donne pour objectif de construire une société écologique et humaine. Il a sa déclinaison « éducation » et porte en région chaque année des rencontres éducatives sous la bannière « Printemps de l’éducation »

Un totem

André de Peretti, grand penseur et acteur du monde éducatif, a lui aussi fait surgir le colibri pour faire comprendre le rôle des enseignants. L’oiseau se nourrit du pollen des fleurs qu’il approche sans toucher et sans blesser de son long bec pointu, il doit faire d’incessants allers et retours au plus près de la fleur pour se nourrir mais aussi pour polliniser. Cette métaphore appliquée à la relation pédagogique, nous fait réfléchir à la nécessaire présence/distance de l’enseignant auprès de ses élèves.  « L’enseignant peut s’approcher au plus près de chacun, mais en gardant à temps une juste distance : présence, oui, mais non pas pression lourde ni piqûre ni risque de déchirure. Il ne doit pas non plus se cantonner à une distance tranchée, cassante, creusant une dépression aussi néfaste qu’une malencontreuse pression : mais il lui importe de rétablir la juste présence à l’enfant, à l’élève, à la classe. En ingénieuse régulation de sa présence-distance motivante ! » Plus de précisions sur le site de François Muller.

La pédagogie du colibri

La pédagogie du colibri est le sous-titre qu’a choisi Sylvain Connac, pour son dernier ouvrage « Enseigner sans exclure ». Enseignant-chercheur en sciences de l’éducation, il y expose cette pédagogie où chacun « fait sa part », en assumant délibérément une tension fondatrice entre la présence et la distance, l’engagement et la retenue, l’exercice de l’autorité et la promotion de l’autonomie. Dans la « pédagogie du colibri », l’enseignant construit du collectif et encourage le travail personnel, il promeut un fonctionnement coopératif en interaction avec les plans de travail personnel, il programme rigoureusement son enseignement tout en étant attentif aux besoins de chacune et de chacun, il articule étroitement découverte et formalisation, tâtonnement expérimental et structuration des connaissances. Nourri de nombreux travaux de recherche et d’observation de classes, Sylvain Connac fait le point sur ce que l’on sait des conditions à réunir pour réussir les apprentissages partout et pour tous : place des leçons, évaluation, autonomie, autorité, coopération, … Un livre précieux qui enrichit la réflexion sur les questions d’éducation, et qui on lui souhaite, va faire référence !

 

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