Faire face à l’orientation genrée c’est être confronté à des préjugés, des comportements sociaux et économiques. Comment l’expertise du ou de la psychologue de l’Éducation nationale (PsyEN) prend tout sa valeur face à ce stéréotype ?
Rencontre avec Arnaud Rey, PsyEN en lycée professionnel et en charge de la direction d’un Centre d’Information et d’Orientation (CIO) dans l’académie de Montpellier. Il s’est formé en psychologie en se spécialisant dans le champ de la cognition sociale.
L’orientation peut-elle être considérée comme genrée ?
On peut parler d’orientation genrée quand l’élève se positionne sur des métiers spécifiques en fonction de sa condition fille – garçon. Le stéréotype genré est inculqué, partagé et connu par la population vivant dans le même environnement culturel ; il est plus ou moins conscient.
D’autres phénomènes renforcent l’orientation genrée comme la catégorie socio-professionnelle dont est issu l’élève et le poids de l’éducation sociale.
Quelles stratégies adopter face à l’orientation genrée ?
Nous sommes dans une démarche d’écouter la parole de l’élève et de la retranscrire. La méthode de la mise dans le conflit cognitif, c’est-à-dire par des contre-exemples, permet de faire réfléchir l’élève et sa famille sur leurs schémas de pensée. Ouvrir le dialogue, faire réagir pour changer les stéréotypes doit nécessairement se faire dès le plus jeune âge. Travailler en collaboration avec le psychologue de l’Éducation nationale du 1er degré parait essentiel. Chaque année, via le Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté, le CIO fait bénéficier à des élèves de 5ème d’une action sur l’histoire de l’évolution des droits des femmes en France et dans le monde. Le principe est de faire bouger les lignes avec des exemples chocs.
Pour aller plus loin:
Télécharger Questions d’Educ : Comment éduquer à l’égalité filles-garçons ?