Quel temps d’écrans ?

Télévisions, ordinateurs, consoles de jeux vidéo, tablettes numériques, téléphones portables… autant d’écrans qui sont omniprésents dans nos vies et sur lesquels, petits et grands, nous passons un certain temps d’écrans ! Temps perdu ? Temps gagné ? Temps éphémère du virtuel et de l’immédiateté ? Lien permanent qui abolit le temps ? Temps court ? Temps qui court d’individus pressés ? Temps connectés, reliés, branchés ? Tendance ? Temps différents !

Un temps passé sur les écrans, diversifié et en augmentation

Entre 2 et 4 heures par jour. C’est le temps que l’on consacre en moyenne chacun à nos écrans. Avec un système de vases communicants. Ainsi, dans un volume horaire global, le temps passé devant la télévision (ce fameux petit écran devenu le plus grand !) est plus important pour les enfants et personnes âgées, alors que les adolescents et jeunes adultes passent davantage de temps sur les ordinateurs et consoles. Difficile pour le moment d’en dire beaucoup plus sur les tablettes (trop récentes) et sur les téléphones mobiles dont les usages ont énormément évolué.

De fait, si le temps d’écran est en permanente évolution, son augmentation est faible. Un usage vient se substituer à un autre. Un support en remplace un autre.

Des fonctions diversifiées et articulées

Le temps passé sur les écrans ne peut se résumer à une fonction unique. Davantage que la télévision qui permet d’apporter informations, culture, divertissements, les autres médias TIC facilitent, comme leur nom l’indique, l’accès à l’information et à la communication. En cela, ils sont des outils d’échange, de lien, de socialisation comme pourvoyeurs d’apports, de contenus, de connaissances. La spécificité de ces outils numériques, à la différence de leurs prédécesseurs, est qu’ils articulent, souvent dans un même temps, plusieurs de ces fonctions : échange d’information et socialisation, apprentissage et jeux,… parfois en grand nombre dans un même échange. L’interactivité offre surtout le choix de ne pas être passif : sur le Web, on peut produire des contenus, agir, échanger, collaborer… C’est donc beaucoup plus qu’un simple accès.

Un apprentissage du tri, du choix, des priorités

Parce que les activités sur les écrans sont multiples, elles nécessitent des choix, des tris, des hiérarchisations. Si le zapping est devenu un mode de fonctionnement, voire de pensée, il entraîne deux démarches différentes. D’une part un rapport à l’immédiateté, au temps court, au changement rapide et permanent d’activités. Mais il conduit aussi à une gymnastique intellectuelle, une capacité à faire des liens, à mettre en synergie, en relation des éléments qui peuvent faire sens ensemble ou s’éclairer mutuellement.

Fonder une nouvelle politique de la jeunesse dans les médias

C’est l’appel lancé, sur le site lemonde.fr le 24 février dernier, par les Ceméa avec la Ligue de l’enseignement, les Francas et la FCPE, avec le soutien de chercheurs et autres acteurs de la société civile concernés par cette question de culture et d’éducation… Parmi les priorités de cette politique, pour donner un signal fort :
• une politique d’offre publique de contenus destinés à la jeunesse (notamment en termes
d’information) sur tous les médias y compris l’Internet, mobilisant des partenariats éditoriaux;
• une éducation aux médias digne de ce nom, bien plus large que des dispositifs comme le B2I, articulée notamment à l’histoire des arts comme à l’éducation à la citoyenneté, promue comme une opportunité pour le monde éducatif et non une contrainte, avec des ressources propres (en personnel, en formation, en matériel) exercée dans le cadre du service public de l’Éducation ;
• un forum multi-acteurs pérenne, avec des représentants des pouvoirs publics, du secteur privé et des associations reconnues pour leurs professionnels de l’enfance et de l’adolescence organisant la co-régulation des médias français, y compris de l’Internet ;
• un dispositif signalétique clair, cohérent et en continuité sur tous les médias ;
• la construction de justes rétributions des droits d’auteur, en prenant en compte l’apport culturel que constitue, notamment pour les jeunes, l’accès aux oeuvres sur Internet.

Vous pouvez télécharger ici le dossier complet en format pdf « Questions d’éduc » n°2: rythmes scolaires, rythmes de vie ?

Laisser un commentaire