L’éducation populaire, une école de la démocratie

L’éducation populaire est intimement liée en France à l’émergence de la démocratie.

Dès 1792, Condorcet remettait à l’Assemblée législative un Rapport sur l’Instruction publique indiquant qu’il fallait éduquer le citoyen à décider en conscience : le former aux enjeux, développer son esprit critique, l’éveiller à des réalités méconnues, étayer son point de vue, dépasser l’intérêt individuel pour appréhender le bien commun. Les mouvements de jeunesse (MJC, Francas, CEMEA…), le syndicalisme, la formation continue sont issus de cette volonté.

La dimension politique de ces mouvements avait peu à peu disparue au profit des activités de loisirs.

Depuis 10 ans, l’éducation populaire à visée de transformation sociale est en pleine ébullition et multiplie les stages de formation. On trouve des SCOP d’éduc’ pop’ aux noms fleuris partout sur le territoire : l’Escargot migrateur, l’Orage, la Turbine à Graines…

Pour cela, ils remettent au goût du jour d’anciennes techniques d’éducation populaire, par exemple l’arpentage inventé par les cercles ouvriers du XIXe siècle pour lire ensemble des ouvrages complexes.

Ils en inventent aussi de nouvelles, et le vocabulaire change.

À Saillans, où un projet remarqué de démocratie participative a émergé aux dernières municipales, les deux initiateurs du projet sont des animateurs socio-culturels. L’un d’entre eux, Tristan Réchid, s’est donné comme défi de faire le tour des 36 000 communes d’ici les municipales de 2020 pour former des groupes de citoyens à la démocratie.

Du côté des enfants, la démocratie est aussi à l’ordre du jour, avec des organisateurs de centres de vacances ou loisirs qui en font leur axe central, ou expérimentent à petite échelle des cercles d’enfants où ceux-ci débattent, décident, évaluent et co-organisent leurs temps de loisirs.

Télécharger ici le dernier numéro de Questions D’Educ, consacré à l’éducation à la démocratie

Laisser un commentaire