Des processus spécifiques à l’Enseignement supérieur et à la voie professionnelle ont engagé les membres de l’UE dans des réformes de grande ampleur.
Le processus de Bologne a créé un espace européen de l’Enseignement supérieur : cursus et diplômes identiques (Licence Master Doctorat en 3/5/8ans), évaluation harmonisée (en ects), mobilité facilitée pour étudiants et enseignants.
Le processus de Copenhague a posé les jalons pour la voie professionnelle : un cadre européen (CEC) pour faire correspondre les certifications (8 niveaux imposés) et un système de mobilité qui valide les compétences acquises (ECVET).
L’approche de l’éducation par compétences à acquérir est également un cadre posé par l’UE, auquel chaque programme scolaire de chaque État est invité à se référer. Une recommandation identifie huit compétences clés qui sont fondamentales pour chaque personne vivant dans une société basée sur la connaissance.
Les huit compétences clés sont les suivantes:
1. communication dans la langue maternelle : la faculté d’exprimer et d’interpréter des concepts, pensées, sentiments, faits et opinions à la fois oralement et par écrit;
2. communication en langues étrangères : la faculté décrite au point précédent, à laquelle s’ajoutent des compétences de médiation (résumer, paraphraser, interpréter ou traduire) et de compréhension des autres cultures;
3. compétences en mathématiques ainsi qu’en sciences et technologies : une maîtrise solide du calcul, la compréhension du monde de la nature et la faculté d’appliquer les connaissances et les technologies aux besoins de l’homme (comme la médecine, le transport ou la communication);
4. compétence numérique : l’usage sûr et critique des technologies de l’information et de la communication au travail, dans les loisirs et dans la communication;
5. apprendre à apprendre : l’aptitude à gérer efficacement soi-même son apprentissage, à la fois de manière individuelle et en groupe;
6. compétences sociales et civiques : l’aptitude à participer de manière efficace et constructive à la vie sociale et professionnelle et à s’engager dans une participation civique active et démocratique, notamment dans des sociétés de plus en plus diversifiées;
7. esprit d’initiative et d’entreprise : l’aptitude à passer des idées aux actes par la créativité, l’innovation et une prise de risques, ainsi que la capacité de programmer et de gérer des projets;
8. sensibilité et expression culturelles : l’appréciation de l’importance de l’expression créatrice d’idées, d’expériences et d’émotions sous diverses formes, dont la musique, les arts du spectacle, la littérature et les arts visuels.
Toutes ces recommandations s’adressent à des systèmes scolaires extrêmement hétéroclites, inspirés par des philosophies de l’Éducation tout aussi diverses. La Finlande et son modèle plaçant l’apprenant au centre de toute action affirme dans son Plan national d’Enseignement tout miser pour former les « enseignants les plus compétents au monde » et engager une « culture d’activités ouvertes et coopératives » dans l’école publique pour tous. Un peu plus éloignée dans la même union européenne, la Bulgarie accueille les enfants en scolarité obligatoire de 7 à 16 ans, ses écoles publiques sont en restructuration depuis la sortie du bloc communiste et doit faire face à la privatisation de l’offre d’éducation. Son défi majeur est de lutter contre l’absentéisme, et de reconstruire lentement mais sûrement un système égalitaire, qui limite l’exclusion par la pauvreté (l’Éducation n’est pas partout gratuite). Ces deux exemples nous montrent combien le cadre européen doit être large pour tendre à rassembler ses 28 Etats, tout en fixant des contraintes pour garantir l’émancipation par l’éducation à tous ses citoyens, et tout au long de leur vie.