Jeu, set et maths

Les mathématiques sont connues comme une discipline scolaire incontournable mais austère, pour ne pas dire rébarbative. Le jeu est, lui, défini comme une activité intellectuelle ou physique divertissante et gratuite. Le rapprochement entre ces deux activités n’est donc pas, a priori, immédiat. Pourtant, des liens existent.

De nombreux journaux proposent régulièrement à leurs lecteurs des « jeux mathématiques ». Il existe une « Fédération Française des Jeux Mathématiques (FFJM) » et même un « Comité International des Jeux Mathématiques (CIJM) » qui organisent des compétitions.

On peut enseigner (jusqu’à un certain niveau) les mathématiques par le jeu. De nombreux établissements scolaires proposent des clubs d’Échecs ou de Bridge souvent animés par des professeurs de mathématiques. Les mathématiques modernes, maniant des concepts construits sans grand rapport avec le réel, sont parfois considérées en elles-mêmes, par les mathématiciens qui trouvent du plaisir à les pratiquer, comme un jeu. Il existe d’ailleurs une « théorie des jeux », branche des mathématiques développée depuis le début du vingtième siècle.

Les jeux mathématiques sont appelés ainsi souvent parce qu’ils utilisent des nombres (Sudokus par exemple), font appel à la logique (formalisée en mathématiques) ou plus simplement car ils nécessitent de chercher (seul ou à plusieurs), bâtir des stratégies et les faire valider par le résultat (gagnant ou perdant).

Effectivement, et même s’ils ne sont pas des mathématiques au sens où on peut jouer sans étudier de théories (définitions, axiomes, théorèmes…).

Ces jeux ont un rapport très direct avec l’activité mathématique, puisque celle-ci consiste principalement à chercher, à concevoir des stratégies tout en n’oubliant pas de rester logique.

La pratique des jeux mathématiques favorise sans aucun doute l’apprentissage des mathématiques et il n’est pas étonnant que les pédagogues proposent souvent des jeux pour faire travailler ou découvrir certaines notions.

Si l’activité mathématique est comparable au jeu, elle ne peut malgré tout pas se réduire à des jeux. Les mathématiques se développent indépendamment des problèmes concrets, elles trouvent cependant des applications dans de nombreux domaines.

Ainsi, les nouvelles technologies de la communication font appel à des mathématiques parfois très anciennes, notamment en ce qui concerne les problèmes de sécurité des transmissions (arithmétique, cryptographie…). On sait aussi que nos GPS n’auraient jamais été mis au point sans faire appel aux géométries non euclidiennes développées (presque par jeu ?) au début du XXe siècle. Ne parlons pas des mathématiques financières très prisées des boursicoteurs et autres traders.

On le voit, jeux et mathématiques sont liés par les objets qu’ils manipulent et les méthodes qu’ils mettent en œuvre.

Est-il nécessaire de les distinguer tôt dans le cursus scolaire ?

Ne pourrait-on pas envisager de jouer avec des nombres, des surfaces, des volumes jusqu’à la fin du cycle 2 et commencer l’étude (sérieuse) des mathématiques progressivement ensuite ? La question mérite sans doute d’être posée.

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